25 février : nouveau bombardement

Jeudi 25 février 1915, les forces navales franco-britanniques reprennent le bombardement des forts interrompu le 18 février. Cette fois, les moyens sont plus conséquents. Côté français, le Charlemagne, le Gaulois et le Suffren sont alignés, tandis que la Royal Navy déploie l’Agamemnon (ironique quand on sait que le site de l’Antique Troie borde la côte asiatique du Détroit), le Cornwallis, le Queen Elizabeth et le Vengeance

La météo s’est améliorée mais un grain persiste dans la matinée. Les navires se positionnent à environ 10 000 m des côtes pour réduire les batteries ottomanes d’Erteroul (pointe du Cap Hellès, rive européenne) et d’Oranieh (au sud de Kum Kaleh, rive asiatique). A partir de 12h45, le bombardement commence. Malgré une nouvelle débauche de tirs, les forts ottomans tiennent bon et surtout ripostent, heureusement sans causer d’avaries sérieuses sur les bâtiments alliés. Pour avoir une idée de l’intensité du matraquage des forts, le cas du Charlemagne, aux ordres du capitaine de vaisseau Lagrésille, est édifiant. Il a tiré 6 obus de rupture de 305 mm et 144 obus de 138 mm  en moins de 2 heures puisqu’il a cessé son tir à 14h35.

Le Charlemagne

Le Charlemagne

Le résultat de cette nouvelle opération est donc un échec pour les Alliés. La destruction des forts est impossible depuis la mer. Le commandant du HMS Triump conclura : « Aucun progrès n’était possible sans l’assistance de l’armée qui, à terre, tirerait parti du travail exécuté par la marine. » La nécessité d’un débarquement devient de plus en plus évidente…

SYLVAIN FERREIRA