25 avril 1915, Jour J : le 6ème mixte colonial débarque

Après plusieurs semaines d’attente et de préparatifs, le Jour J est arrivé pour le Corps Expéditionnaire d’Orient et les homologues britanniques de la M.E.F. Le 25 avril 1915, à 5h15, le croiseur russe « Askold » ouvre le feu sur Yeni Sheir suivi à 5h20 par la « Jeanne d’Arc ». A 5h30 le « Jauréguiberry » puis le Henri IV tirent sur Koum Kalé. L’assaut amphibie des Dardanelles va commencer…

Bombardement naval des défenses ottomanes

Bombardement naval des défenses ottomanes

A 6h20, le contre-amiral Guépratte juge la préparation d’artillerie suffisante et avertit le général d’Amade que le 6ème Régiment Mixte Colonial peut démarrer son débarquement. Ce régiment, créé le 20 mars 1915, est aux ordres du colonel Noguès, il compte deux bataillons de tirailleurs sénégalais (le 4ème et le 5ème, respectivement aux ordres de Nibeaudeau et Simonin) du Maroc et du bataillon Chabbert issu du 6ème Régiment d’Infanterie Colonial. Les deux premiers bataillons sont composés de soldats d’élite qui ont participé aux premiers mois de la guerre (La Marne, Ypres, l’Yser, Dixmude). Le bataillon Chabbert quant lui n’a jamais vu le feu. Leur objectif débarquer entre le fort et le village de Kum Kalé pour prendre à revers les batteries turques qui gardent la côte asiatique des Détroits.

Les opérations de débarquement sont retardées par un courant contraire. Les canots à vapeur plein de troupes doivent être remorquées par les torpilleurs et les chalutiers. La première vague touche terre à 10h15 au niveau de la jetée du village, pourtant hors d’usage. Il s’agit de deux compagnies du 3ème bataillon. Elles sont décimées par le tir précis des batteries turques ainsi que les tirs en enfilade qui viennent des bataillons du 31ème régiment retranchés à l’est du Mendéré.

Pour passer, il faut compter sur un exploit personnel que le J.M.O nous conte : « Le capitaine Brison, commandant la 10ème compagnie, se jette à l’eau entraînant ses hommes dans une élan splendide. Les Sénégalais escaladent le parapet du fort, conduits par le sous-lieutenant Bonavita, qui est tué. Le capitaine Brison a le bras traversé par une balle, mais refuse de se faire soigner et continue de diriger sa compagnie, qui, avec le concours de la 2ème, s’empare du fort, malgré de grosses pertes. Bientôt, les autres éléments du premier convoi rejoignent les compagnies débarquées du « Ving-Long ». A 11h15 le village est occupé en entier; les troupes procèdent à sa mise en état de défense et progresse sur la plage à l’ouest de la localité, dans la direction d’Orhanié. A 12 heures, le deuxième convoi commence à arriver, le débarquement se termine à 17h. »

Les combats pour Koum Kalé sont terminés, mais une autre bataille va commencer pour Orhanié et très vite les Coloniaux vont subir de terribles contre-attaques des soldats de la 3ème Division d’infanterie turque.

SYLVAIN FERREIRA