18 mai : sécuriser la redoute « Bouchet »

Après les attaques infructueuses du début du mois sur Krithia et le Kévérès Déré, le général Gouraud ordonne dès le 16 mai une rectification du front des unités françaises afin d’harmoniser le secteur qu’elles défendent. Parmi les mouvements à exécuter, Gouraud prescrit l’attaque des abords la redoute « Bouchet » située à l’extrême gauche du dispositif du C.E.O. Cette position occupée depuis le 9 mai forme un saillant difficile à défendre dans la ligne française.

Profitant de la fin du débarquement de la 2ème division, Gouraud la choisit pour mener à bien cette mission. Le général Bailloud reçoit donc les ordres suivants le 18 mai au matin :

1/ s’emparer au nord de la redoute de la tranchée déjà occupée par le capitaine Poupard.

2/ se lier par la gauche à la brigade navale anglaise dans les conditions définies avec le commandant Hunter-Weston.

3/ de porter la droite de la division de manière à la redresser face au nord-est en coupant le rentrant actuel de la ligne de front.

A 21h, les troupes coloniales se lancent à l’assaut. A 22h45, le général Simonin qui commande la brigade coloniale de la division, téléphone au Q.G. que les Sénégalais ont enlevé la tranchée Poupard à la baïonnette après un furieux corps-à-corps avec les Ottomans. A gauche, les Anglais ont eux aussi achevé leur bon en avant. A droite, le bataillon Dubreuil (176ème RI) a gagné 80 m mais stoppe son avance pour mieux se synchroniser avec la progression de la gauche de la 1ère division du C.E.O.

Positions conquises le 9 mai

Cartes des positions françaises au soir du 8 mai où figure l’emplacement de la redoute « Bouchet ». Carte originale tirée de « Gallipoli » de Peter Hart.

Malgré leurs efforts et leurs sacrifices, les Français n’arrivent pas à sécuriser la face nord-est de la redoute à cause de furieuses contre-attaques ottomanes. Heureusement, les pertes sont peu élevées. Les jours suivants, les unités de la 2ème division vont tout mettre en oeuvre pour sécuriser ce point stratégique dans leur ligne et aligner leur front.

SYLVAIN FERREIRA