Début de la deuxième bataille de Krithia

Le 6 mai à 11 heures, suivants les instructions données la veille par le général d’Amade, l’artillerie française ouvre le feu. La section de canons de 120 long tire sur l’artillerie turque sur la péninsule tandis que les 155 L qui viennent de débarquer visent les batteries d’In Tépé sur la rive asiatique. La flotte démarre le bombardement du ravin du Kérévès.

Une fois la préparation d’artillerie, les fantassins s’avancent. Le long de la côte, le 1er Régiment de Marche d’Afrique avec un bataillon en tête, à sa gauche, le 175ème R.I. avec lui aussi un bataillon en première ligne. Viennent ensuite les 6ème et 4ème Régiments Mixtes Coloniaux.

Les troupes s’avancent comme l’exercice, par rangs serrés par ligne de compagnie, baïonnettes au canon. C’est un spectacle magnifique mais annonciateur d’un énième désastre coûteux en vies humaines. Les leçons de l’été 1914 n’ont toujours pas été apprises. Aussi, après quelques dizaines de mètres parcourus sans incident, les mitrailleuses turcs se révèlent, le barrage d’artillerie ne les a pas anéanties. L’élan initial des troupes françaises se brise sur ce mur d’acier impénétrable, les hommes tombent par dizaine.

Mitrailleuses turques intactes malgré le bombardement

Mitrailleuses turques intactes malgré le bombardement

Pourtant malgré l’hécatombe, à 12h30, le point 300 est atteint par les bataillons de tête des régiments coloniaux. Les régiments de la brigade métropolitaine progressent eux aussi. Les bataillons de réserve de chaque régiment suivent le mouvement. Mais les bataillons de 1ère ligne ont trop souffert lors de ce premier bond en avant pour poursuivre. Partout sur la ligne, on s’enterre sur place.

A 15h35, l’arrivée du 8ème Régiment Mixte Colonial encourage d’Amade à reprendre son avance. A 17h05, l’ordre est transmis et à 17h25, deux bataillons du 8ème Colonial relève la 2ème brigade navale en première ligne. Le nouveau bond en avant ne permet pas d’aller plus loin. Seul le point 300 a été atteint conformément aux attentes du Sir Ian Hamilton qui envoie « ses félicitations cordiales aux troupes françaises pour les résultats obtenus. »

L’offensive devra reprendre dès le lendemain.

SYLVAIN FERREIRA